Art’scalaphe

Art'scalaphe

« C’est un papillon, c’est une libellule ? »

Ni l’un ni l’autre c’est un ascalaphe, un insecte bien connu des macrophotographes. Il l’est beaucoup
moins des visiteurs de mes expositions et du grand public en général. Sa bonne tête ébouriffée, ses
très longues antennes se terminant en massues et ses couleurs vives lui donnent un important
capital sympathie. Ceci permet aux photographes d’insectes, comme moi, de présenter ces petites
bêtes à un public habituellement peu attiré par ce monde étrange.

Plusieurs espèces d’ascalaphes ?

Il existe en France plusieurs espèces d’ascalaphes. L’ascalaphe soufré (Libelloides coccajus) et
l’ascalaphe ambré (Libelloides longicornis) sont les plus répandus, donc a priori les plus « faciles » à
observer selon où vous vous situez en France. Ce sont d’ailleurs ces deux espèces que vous pouvez
voir dans cette galerie. Les autres espèces semblent plutôt cantonnées au sud et au pourtour
méditerranéen, mais je n’ai observé qu’à de rares occasions d’autres espèces que les deux
mentionnées. Vous les trouverez des prairies sèches aux versants montagnards bien exposés.
L’important est surtout d’être là au bon endroit et au bon moment.

A quelle période les voir ?

A basse altitude vous aurez plus de chances de croiser l’ascalaphe soufré au printemps d’avril
à mai. Selon où vous vous trouverez, en fonction de la région climatique,  les périodes de vols des adultes peuvent être plus ou moins longues.
J’ai, par exemple, remarqué que sur la Côte d’Azur je ne peux les voir que pendant quelques
semaines. Alors que lorsque je vivais à Lyon, le vol pouvait durer plusieurs mois. Si vous montez en
altitude vous pourrez également en voir en plein été. D’autres espèces d’Ascalaphidae peuvent
également être plus estivales.

Les ascalaphes sont inféodés aux milieux ouverts bien exposés. Cet ascalaphe soufré est posé sur une orchidée du genre Serapias. Ces orchidées sont assez communes sur mes « spots » à ascalaphe.

La plupart du temps on retrouve les ascalaphes en fin de journée posés sur des tiges de graminées. Il arrive néanmoins d’en retrouver de temps en temps sur des supports un peu plus originaux.

Bien que souvent pris pour des papillons les ascalaphes sont, comme les fourmilions, des insectes appartenant à l’ordre des névroptères.

Les larves d’ascalaphe ont un temps de développement de deux ans. Les adultes émergent au printemps et vivent en général jusqu’en juin selon les conditions météo. Les individus présents à de plus hautes altitudes sont visibles plus tard dans l’année.

Les ascalaphes sont des prédateurs, ils attrapent d’autres insectes en vol. En pleine journée, vous les verrez voler à 2-3 mètres du sol à la recherche de proies à intercepter.

Les larves d’ascalaphe sont également prédatrices mais ne sont pas ailées, elles chassent d’autres arthropodes cachés dans les débris du sol.

La présence de l’ascalaphe soufré est référencée du sud de la France (comprenant la Corse) jusqu’à une ligne partant de la Vendée aux Ardennes ; au-delà de cette limite sa présence n’est que probable car les informations d’observations ne sont pas suffisantes pour statuer sur sa présence effective (d’après le site internet de l’INPN)

L’ascalaphe ambré semblerait avoir une aire de répartition qui remonte plus au nord que l’ascalaphe soufré. Mais malgré son deuxième nom d’ascalaphe commun, celui-ci paraît moins commun que l’ascalaphe soufré. Il semble plus facilement visible dans le sud-est.

Les mâles sont facilement différentiables des femelles. Ils possèdent des cerques au bout de leur abdomen. Cette sorte de pince leur est utile au moment de l’accouplement pour maintenir les femelles.

Les différentes espèces d’ascalaphes sont facilement différenciables grâce à la forme et couleurs visibles sur leurs ailes et à la couleur de leur corps.

Les photos et publications sont protégées par son propriétaire.