Elevage
Pourquoi une série sur les bestioles d’élevage ?
Au cours de ma carrière professionnelles ou grâce à des rencontres lors de mes expositions, j’ai très souvent eu l’occasion de rencontrer des insectes ou autres arthropodes en dehors de leurs milieux naturels. Il me semblait donc normal de créer une galerie séparant les arthropodes d’élevage des autres.
Des modèles biologiques pour la science
Mes premières expériences professionnelles se sont effectuées dans la recherche publique (INRA et CNRS) où j’ai pu travailler sur différentes thématiques et différents modèles biologiques. J’ai par exemple participé pendant 3 ans à l’étude de Drosophila suzukii au sein de l’équipe Génétique et Evolution des interactions Hôtes-Parasites du laboratoire de Biométrie et Biologie Evolutive de Lyon. Au cours de ces années, j’ai bien sûr tiré le portrait de mon sujet d’étude, D. suzukii, mais également de toutes les autres espèces présentes au laboratoire. Ceci permet encore aujourd’hui à mes anciens collègues de bénéficier d’une photothèque bien utile pour leurs présentations aux congrès, colloques, etc.
Des insectes pour la lutte biologique
J’ai également réalisé des images pour une entreprise italienne produisant des insectes pour la lutte biologique. Il s’agit de ce qu’on appelle les auxiliaires de cultures, c’est-à-dire des macro-organismes qui vont permettre aux agriculteurs d’éviter d’utiliser des pesticides en jouant sur la voracité de certaines espèces contre des ravageurs de cultures. Le cas le plus connu étant celui des coccinelles utilisées contre les pucerons.
Des élevages d’entomologistes amateurs
Il m’arrive aussi régulièrement de rencontrer lors d’expositions des éleveurs amateurs fanatiques des petites bêtes de 6 ou 8 pattes. C’est comme cela que je me suis retrouvé pendant 2 jours chez un particulier à photographier des mantes exotiques que je n’aurai peut-être jamais eu l’occasion de rencontrer dans la nature. Il m’est également arrivé d’élever moi-même certains sujets des photos ci-dessous.
Je ne cautionne en aucun cas l’élevage d’insectes exotiques par des particuliers. Le risque d’évasion est très important lorsque les conditions d’élevages sont mal maîtrisées, et surtout lorsque ces éleveurs amateurs ne sont pas conscients des risques encourus. Je ne réalise donc que des photos lorsque je sens que le sujet est bien maîtrisé par l’éleveur. Cependant, les photos que j’ai tirées de ces séances m’ont permis par la suite de montrer des espèces étonnantes au public et de le sensibiliser un peu plus au monde des petites bêtes.
Les araignées sauteuses sont de petits arachnides qui dépassent rarement, en France, le centimètre de diamètre. Ici il s’agit d'une femelle Phidippus regius, une grosse espèce de 2 cm de diamètre originaire de Floride. Ces araignées ne sont pas agressives et cherchent immédiatement la fuite lorsqu’elles sont approchées par l’Homme. On les rencontre très souvent autour des fenêtres de nos maisons à la recherche de proies piégées en intérieur.
La mante fantôme (Phyllocrania paradoxa) est une espèce originaire d’Afrique Subsaharienne. En plus de son aspect mimétique, comme beaucoup d’autres Mantodea, elle se déplace en réalisant des oscillations la faisant passer pour une feuille morte ballottée par le vent.
Avec ses couleurs métalliques, Urania rhipheus est considéré par certains comme étant le plus beau papillon du monde. C’est une espèce endémique de la forêt originelle de Madagascar.
Le doryphore (Leptinotarsa decemlineata) est un coléoptère bien connu des jardiniers. Cette jolie chrysomèle aux élytres rayées de jaune pâle et de noir s’attaque aux feuilles des solanacées, plantes potagères telles que les pommes de terre, les tomates et aubergines.
Trichogramma brasicae, est une micro-guêpe parasitoïde largement utilisée en agriculture. Cette espèce parasite les œufs de la pyrale du maïs. La larve de la micro-guêpe se développe alors en se nourrissant du contenu de l’œuf. C’est une nouvelle guêpe qui sortira de l’œuf parasité et non la chenille du ravageur. Cet auxiliaire de culture permet alors de réduire l’utilisation de pesticides dans les champs de maïs. Il existe également d’autres espèces utilisées contre la pyrale du buis, la tordeuse de la vigne …
La blatte souffleuse de Madagascar est une blatte utilisée comme proie pour les élevages de reptiles ou gros arthropodes prédateurs. Cette espèce peut mesurer de 5 à 8 cm de long. Dans son environnement naturel elle se nourrit de matière végétale en décomposition.
Drosophila suzukii est une drosophile invasive provenant du Japon. C’est une espèce qui provoque des dégâts importants dans les cultures de petits fruits. La femelle adulte pond dans les fruits saints.Les larves s’y développent alors en se nourrissant des fruits.
Chez les insectes et notamment chez les lépidoptères, les couleurs sont très souvent issues d’un phénomène structurel et non d’un simple pigment.
Blepharopsis mendica appartient à la même famille que l’Empuse commune : les Empusidae. Sa couleur la fait passer inaperçue au milieu de la végétation. Cette espèce est visible en Afrique du nord, certaines parties de la méditerranée et en Asie.
Anagyrus pseudococci est une guêpe parasitoïde des cochenilles farineuses. La femelle pond dans la cochenille. La larve de la guêpe va alors se nourrir des organes internes du ravageur avant d’en émerger sous forme d’adulte. Cette guêpe est utilisée comme agent de lutte biologique.
Chez les Salticidae le dimorphisme sexuel est important. Les mâles arborent en général des couleurs vives alors que les femelles sont beaucoup plus ternes.
Gros plan sur la tête d’une Phyllocrania paradoxa femelle adulte. La femelle possède des antennes qui sont plus courtes que celles du mâle. De plus, les ailes du mâle sont suffisamment longues pour voler. La femelle en a également mais elles sont trop courtes pour lui permettre de se déplacer par les airs.
La femelle doryphore pond ses œufs sur le feuillage des solanacées. Comme l’adulte, les larves se nourrissent du feuillage. Sur la pomme de terre le doryphore peut également s’attaquer aux tiges et aux tubercules.
Contrairement aux espèces de drosophiles naturellement présentes en Europe, Drosophila suzukii est capable de pondre dans les fruits saints. La femelle est en effet équipée d’un ovipositeur lui permettant de percer la peau des fruits. En plus du développement larvaire, la ponte en elle-même en provoquant une blessure à la surface du fruit, favorise l’entrée de champignon et la ponte d’autres espèces de drosophiles.
Eretmocerus eremicus est une guêpe parasitoïde des larves des aleurodes (mouches blanches) telle que Bemisia tabacci. La larve de la guêpe se nourrit des organes internes des larves de ces hémiptères. Une nouvelle guêpe émergera alors une fois que son hôte sera au stade de la pupe (équivalent de la chrysalide)
Avec son thorax allongé, Gongylus gongylodes est une espèce d’Empusidae pouvant atteindre les 11 cm de long. On retrouve cette espèce dans les prairies bien exposées du sud de l’Inde.
Trichopria drosophilae est une espèce de guêpe parasitoïde des pupes (l’équivalent de la chrysalide chez les diptères) de drosophiles. Ici la femelle est en train de parasiter une pupe de Drosophila suzukii.
La chenille du sphynx à tête de mort. Ce Sphingidae est le papillon nocturne le plus lourd d’Europe et le deuxième plus grand (le plus grand étant le grand paon de nuit). Au dernier stade larvaire, les chenilles atteignent une quinzaine de centimètre de long.
La coccinelle Cryptolaemus montrouzieri est un redoutable prédateur des cochenilles farineuses et pulvinaires. D’origine australienne, cette coccinelle s’est acclimatée à l’Europe où elle est très utilisée comme agent de contrôle biologique.