Empus’art

Empus'Art

Pourquoi une série uniquement sur l'empuse ?

L’empuse est un insecte mythique pour tous les macrophotographes français. Sa forme très graphique et son mimétisme en font un sujet de choix. C’est donc une espèce que je souhaitais photographier depuis mes débuts photographiques. J’aime jouer avec le graphisme de cet animal pour montrer sous un angle artistique ce petit monde au grand public. L’empuse commune est une cousine de la mante religieuse, mais beaucoup moins connue que cette dernière car elle se confond parfaitement avec son environnement, elle passe donc la plupart du temps inaperçue.

La rencontre avec le diablotin

L’empuse n’étant visible que dans le sud de la France, je ne pensais pas pouvoir un jour la rencontrer. Le hasard faisant bien les choses, j’ai été embauché dans les Alpes-Maritimes en Octobre 2016. C’est donc la première chose que j’ai cherchée à faire en arrivant dans la région : photographier l’empuse ! Après quelques recherches et un peu de prospection, j’ai rapidement trouvé différents lieux abritant cette espèce. Il faut simplement rechercher une prairie sèche bien exposée où poussent le thym sauvage et l’immortelle.

Une biologie particulièrement adaptée à la macrophotographie !

          Depuis mon arrivée, je suis une population de cet insecte. J’ai pu observer le développement des larves (appelées diablotins) de la fin de l’été au printemps suivant jusqu’à l’apparition des adultes. Les diablotins sont visibles en plein mois de Janvier, ce qui n’est pas courant dans le monde des insectes.  Le rêve pour un macrophotographe ! La plupart n’ayant des sujets visibles qu’au printemps et à l’été, les photographes d’insectes du sud sont plutôt bien lotis. Au fur et à mesure de mes sorties j’ai accumulé une série de photos me permettant de montrer au public cet insecte sous toutes les coutures et sous plusieurs styles photographiques.

 

En France, l’aire de répartition des empuses comprend le pourtour de la Méditerranée, s'étend jusqu'au sud-ouest (vallée de la Garonne) et la limite nord se trouve de la Charente-Maritime à l’Isère. Plus on descend dans le sud, plus on a de chance d’en voir.

On retrouve les empuses dans des milieux ouverts et secs. Il est très probable de les rencontrer où pousse le thym sauvage ou l’immortelle. Je retrouve très souvent les larves sur les chardons qui ont été asséchés par le soleil d’été.

A la fin de l’été, la végétation du milieu de vie de l’empuse est complètement asséchée par le soleil. Lorsque les tiges des ombellifères commencent à se faner, elles peuvent prendre des formes très graphiques.

La plupart du temps les diablotins sont la tête à l’envers sur leurs supports. Tels des petits esprits de la prairie sèche, ils attendent patiemment le retour des beaux jours.

Comme les mantes, les empuses utilisent leurs pattes avant dites « ravisseuses » pour capturer leurs proies. Les empuses chassent à l’affût, jouant de leur mimétisme, elles surprennent leurs proies. En plus de leur aspect mimétique, elles se déplacent en réalisant des oscillations imitant des brindilles secouées par le vent

En se développant de fin août à mai, les larves subissent l’automne et l’hiver. En 2018 elles ont encaissé la pluie et la neige sans sourciller. Cette photo a été prise fin janvier 2018.

Les larves d’empuse se développent tout au long de l’année. Au total il y a 5 stades larvaires. Les diablotins passent la diapause hivernale au cinquième stade larvaire. Les adultes émergent alors au retour des beaux jours.

Chez beaucoup d'espèces d'insectes la femelle attire les mâles en émettant des phéromones. Les mâles sont dotés d'antennes plumeuses très sensibles à ces phéromones. Elles leur permettent de rejoindre au plus vite la femelle pour s'accoupler. Ainsi les mâles les plus sensibles/rapides ont plus de chance de transmettre leurs gènes à la descendance... et on se retrouve après des millions d'années avec des mâles aux antennes plus grandes : c'est ce qu'on appel l'évolution.

Cette photo a été prise quelques jours après la lune de sang de juillet 2018. Cependant sur cette photo ce n’est pas la lune mais un halo formé par la filtration du coucher du soleil à travers un buisson.

Le nom donné à la larve provient de sa posture, de la forme de son abdomen et de son aspect cornu.

La forme de la tige semblait donner un air interrogatif à ce diablotin. Il se demandait certainement ce que lui voulait ce grand machin roux sur ces deux jambes à lui tourner autour.

« Diablotin » est le nom donné aux larves des empuses. Le premier stade larvaire a une taille proche d’un centimètre. Les femelles adultes peuvent faire jusqu’à 6 cm de long.

Les diablotins sont visibles sur la plupart des plantes de leur milieu de vie. La difficulté est de réussir à les repérer. Ils comptent sur leur mimétisme et leur immobilité pour rester invisibles aux yeux de leurs prédateurs et de leurs proies.

Les empuses se distinguent facilement des mantes. Elles ont une sorte de corne sur la tête, ce que n’ont pas les mantes. Les larves d’empuse ont également un abdomen recourbé contrairement à celles des mantes qui ont un abdomen droit.

Les empuses vivent sur les prairies sèches bien exposées. Elles fréquentent le même milieu que les machaons, les fourmilions, les ascalaphes ou d’autres espèces de mantes.

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